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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

Le Bahir



Sefer ha-Bahir


Le Sefer ha-Bahir traditionnellement attribué à Nehunya Ben Ha-Kanah (Ier iècle .c.) a été, dans la version qui nous en est parvenue, compilé en Provence au XII siècle.
Il constitue les premiers balbutiements de la Cabale médiévale.





"Je suis celui qui a planté cet arbre, si bien que tout l'univers le vénère avec enchantement, et j'ai donné forme avec lui au Tout et l'ai nommé "Tout"; car le Tout est attaché à lui et le Tout vient de lui, tout a besoin de lui, et ils le regardent et tremblent devant lui, et de là sortent les âmes. J'étais seul lorsque Je le fis, et aucun ange ne peut s'élever au-dessus de lui et dire: j'étais là avant toi; car lorsque Je donnai forme à ma terre, lorsque Je plantai et enracinai cet arbre et leur donnai cette joie dont Je me réjouis, qui aurait été près de Moi, à qui J'aurais révélé ce secret? (...)

Et qu'est cet "arbre" dont tu as parlé? Il lui dit: Toutes les forces de Dieu sont situées l'une par-dessus l'autre et elles ressemblent à un arbre: comme l'arbre produit ses fruits grâce à l'eau, Dieu accroît les forces de "l'arbre" par l'eau. Et qu'est l'eau de Dieu? C'est la Chochma (sagesse), et cela (à savoir le fruit de l'arbre), c'est l'âme des justes, qui vont de la "source" au "grand canal", et elle monte et s'attache à l'arbre. Et par quoi fleurit-il? Par Israël: s'ils sont bons et justes, alors la Schekina habite parmi eux, et par leurs oeuvres ils demeurent en Dieu, et Il les rend féconds et les fait se multiplier."

Extraits du Bahir, premier écrit des kabbalistes, cité dans la Kabbale et sa symbolique, G. Scholem

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Le Livre de la clarté

Cet ouvrage dont on ne connaît ni l’auteur ni la date de parution (sans doute la première partie du XIIe siècle en France) est le tout premier écrit appartenant à la littérature de la cabale. Composé à partir de sources orientales encore peu connues, il en développe cependant la plupart des grands thèmes : mystique des lettres, migration des âmes, système des sephirot, combinaisons de Noms divins, procédure de prières, méditations sur la création du monde et sur le mystère de la Mercabah (Char céleste). Il constitue à ce titre un complément précieux pour une bonne intelligence du Zohar. Les fragments pleins de secrets du Bahir abordent également la question du mal, et ce de manière si originale qu’un savant comme Gershom Scholem a pu dire que c’était un livre gnostique.
En fait, loin de croire en la réalité de deux principes souverains antagonistes, il considère que le mal autant que le bien sont l’œuvre de Dieu unique lui-même. Les pages les plus remarquables sont celles qui contiennent les énoncés sur le masculin et le féminin. Selon ce texte, le monde a été créé par leur union, et la rédemption des âges messianiques ne s’obtiendra que par elle.

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Le Bahir apparaît comme un recueil peu ordonné d’explications de passages de la Bible, du Talmud ou de traditions populaires. Sous la forme habituelle du Midrach, des Maîtres répondent, le plus souvent avec bonhomie, aux disciples qui les harcèlent et leur reprochent même d’accroître l’obscurité quand on leur demande la lumière (alors qu’elle ne resplendira et ne sera supportable qu’au bout de « mille générations »). Le Maître semble vouloir les orienter vers une perception polyphonique de l’ensemble des textes ou des signes qui offrent des images ternies de la structure des mondes. Elles bruissent comme des essaims d’abeilles et le sens n’est qu’une introduction à une audition contemplative et active, soutenue et canalisée par la prière, le respect littéral des rites compris dans leur signification profonde, l’observance des préceptes moraux et l’étude perpétuelle de la Loi. Le Bahir, généreux en résonances, est consacré, pour une bonne part, à la traduction symbolique des Dix Paroles de la Création qui introduisent aux mystères des middot et des séphirot.

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par Catherine Chalier,

Prétendre entrer sans embarras ni surprise dans la pensée du Bahir serait témérité : un lecteur habitué à l’idée que le judaïsme a radicalement rompu avec une conception lumineuse du sacré, se trouve, en effet, désemparé et étonné devant l’enseignement d’un livre qui n’hésite pas à renouveler la signification mythique du divin. Et ce sous forme de propositions données pour évidentes, sans explication donc. En son temps, aux environs de 1180, au Sud de la France, le texte suscita d’ailleurs l’indignation de rabbins, leur opposition à cette interprétation ésotérique de versets bibliques détachés de leur contexte, à ces jugements théosophiques qui osaient voir dans le mystère du monde le reflet des mystères de la vie divine dont ils livraient la clé. Ils refusaient le retour du mythique, d’un sens mystique donné à la cosmologie. Le Bahir, pourtant, joua un rôle fondamental dans le développement du mouvement kabalistique, en particulier en Espagne ; il est, en ce sens, un indispensable complément à l’étude du Zohar.
Les fragments sur le mal retiennent l’attention. Le mal – le Bahir serait-il marqué par la gnose comme l’estime G. Scholem ? – constituerait un principe et une qualité en Dieu même : « Il créa le Tohu et le plaça dans le mal » . La lumière, cependant, jaillirait des ténèbres, le bien du mal – pensée propre à la sensibilité mystique certes mais dangereuse quant à la logique qu’elle pose, les applications hâtives que d’aucuns en font. Remarquables sont aussi les exégèses sur le masculin et le féminin, ces deux principes par lesquels le monde fut créé et dans l’union desquels réside l’espérance de rédemption. Animant la vie divine même, masculin et féminin, en leur alliance, portent mémoire de l’œuvre du commencement et, en ce monde, l’union de l’homme et de la femme accomplit la promesse de la victoire du bien sur le mal, de l’unité sur la séparation.
Cette lecture qui transforme la Thora en « corps mystique » (G. Scholem), pour mystérieuse qu’elle soit, ne laissera pas indifférent : ne propose-t-elle pas une réponse – inouïe – à la question des fondements des commandements ? Une réponse qui voudrait faire entrer dans les secrets mêmes de l’œuvre divine.

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